J'ai besoin de douleur pour vivre. La souffrance me rapelle que je suis en vie, que je suis encore un être humain. J'ai besoin de me laver avec du Vitriol tout les jours pour rester vivant. J'ai le besoin de faire souffrir ceux qui m'aime, j'ai besoin de larme, de cris, de pleurs en fond sonore. Ma vie c'est tristesse. J'ai besoin de sang sur les murs, de le voir couler sur un bras, comme la Seine coule sur Paris. Le téléphone sonne et sa voix retentit. D'abord et avant toute chose, il y a le doute l'interrogation, puis la compression. Viens après la peur et la tristesse. L'entendre ainsi m'a fait rire. Je trouvais ça drole, sa souffrance. L'inquitude dans son regard, je la sentais. Il a tenu 1 minute et 45 secondes. Moi, je riais. Puis une deuxième tentative. Puis un sms : "Dis moi seulement pourqoi.. Et je ne t'embeterais plus.." Ma mère s'est réveillé et l'on s'est encore engueullé. A cause de son acharnement, je me suis encore engueullé avec ma mère, comme si j'en avais besoin, à 2h00.
Je ne suis pas méchant, je suis fair-play. J'avais prévenu. Ne jamais me faire confiance.
Je ne sais pas si je l'aime. Je crois que oui.
Monday, September 25, 2006
Friday, September 15, 2006
Je ne peux divorcer
S'il y a bien une chose que je refuse fortement c'est d'être considéré comme un hétérosexuel. Je suis un pédé, un déviant, un pédophile, un malade mental, un fou, une folle, une tantouze, une tapette, une tarlouze, une lopette, une lavette, une fiotte, un fif, un terroriste de la pensée, un zoophile, un être à stérilisé, mais en aucun cas je suis un reprod' ou une personne à fort potentiel de consomation. Oui, je suis différent et non en aucun cas je ne veux faire comme les hétéro. Pourtant, je milite pour le mariage homosexuel, pour l'adoption par des homosexuelLEs. Je ne pense pas me marier ni avoir des mômes. Pour moi le mariage est une institution de la société hétéro normée, patriarcal et petite bourgeoise. Mais d'un point de vue d'égalité des droits, je le réclame. Plus même que le droit de me marier, c'est le droit de pouvoir divorcer qui m'importe le plus. Je voulais mettre cela au claire. Entre nous soit dit...
Votre vie privée contre la notre
Délation, inquisition, pratique policière, terrorisme, totalitarisme, fascisme, etc. La presse n’aura pas manqué de vocabulaire pour dénoncer notre projet d’ outing (révélation publique de l’homosexualité d’une personne). Nous nous sommes déjà exprimés sur les raisons, peu morales en vérité, qui nous ont poussés à y renoncer. La question qui nous intéresse aujourd’hui et que personne, dans l’extase de l’indignation, ne semble vouloir se poser, est la suivante : comment se fait-il que l’ outing puisse être une arme ? Comment se fait-il que l’annonce de l’homosexualité puisse même constituer une menace ?
Tout ce que ces articles dénoncent, c’est une violence. Tout ce que ces articles évitent, c’est le ressort de cette violence. Pour considérer que l’ outing peut nuire à celui qui en est l’objet, il faut considérer soit que l’homosexualité est infâme, soit que sa révélation est dangereuse. Ceux qui s’indignent pressentent donc, sans vouloir l’analyser, la pression sociale que subissent les gays et les lesbiennes. Ils prêtent à l’ outing une violence qui lui préexiste : celle qui oblige, par exemple, un député homosexuel à se laisser insulter par son électorat dans la rue et par ses collègues à l’Assemblée. Qui l’oblige à entendre, comme nous, les rêves de cendres des manifestants anti-PACS : " sales pédés, brûlez en enfer " ou "les pédés au bûcher". Et à entendre, mieux que nous, le petit bestiaire illustré de certains députés : les homosexuels comparés à des " animaux de compagnie " (François Vannson, RPR) ou à des " zoophiles " (Jacques Myard, RPR), voués à signer leur PACS dans les " services vétérinaires " (Dominique Dord, UDF) ou à être " stérilisés " (Pierre Lellouche, RPR). Sans pouvoir riposter.
Ce silence imposé, nous le connaissons bien ; et pour en avoir fait l’expérience à un moment ou à un autre de notre vie, nous savons bien qu’il ne s’agit pas là de l’exercice d’une liberté. A ce titre, parce que nous partageons avec ce député une épreuve de l’adversité, l’ outing est plus sympathique, au sens propre, que l’invocation effarouchée du " respect de la liberté individuelle ". Ne soyons pas hypocrites, néanmoins. Si la violence de l’ outing n’est pas dans l’ outing, il n’en possède pas moins une cruauté propre : celle de donner des noms. C’est probablement cette " forme suprême de franchise " qui a conduit nos détracteurs, raidis d’effroi, à traiter d’inquisitoriale une association qui refuse qu’on promette impunément le bûcher aux pédés, et de " fascisant " un groupe qui porte le triangle rose. Et pourtant, l’impossibilité de nommer est au coeur du problème. Aucun de nos détracteurs ne s’est en effet interrogé sur cette embarrassante dissymétrie du droit : il n’est pas possible de dire d’une personne qu’elle est homosexuelle, en revanche il est possible de dire des homosexuel(le)s qu’ils sont des animaux. Il y a quelques années, le tribunal correctionnel de Strasbourg, suivi par la cour d’appel de Colmar, a ainsi jugé irrecevable l’action en diffamation intentée par des homosexuel(le)s contre un évêque qui avait déclaré : " Je respecte les homosexuels comme des infirmes ; mais s’ils veulent transformer leur infirmité en santé, je dois dire que je ne suis pas d’accord. " Les plaignants furent non seulement déboutés, mais obligés de verser des dommages-intérêts au prélat pour procédure abusive, l’insulte en question n’ayant pas été proférée contre une " personne nommément visée ou un corps constitué " (cour d’appel de Colmar, 27 juin 1983).
Si nous assumons pleinement la violence nominale de l’ outing, c’est précisément parce que, en l’état actuel des lois, on peut tout dire des gays et des lesbiennes, sauf leurs noms : tant qu’un délit d’incitation à l’homophobie ne sera pas institué, il sera possible de nous insulter tous sans insulter personne. L’hypothèse de l’outing, vérifiée par l’indignation qu’il a suscitée, est qu’une défense effarouchée de la vie privée s’accommode fort bien d’une homophobie ordinaire, pourvu qu’elle soit générique. Les deux discours peuvent d’ailleurs être tenus par la même personne. Emmanuel Le Roy Ladurie peut ainsi, sûr de son bon droit, nous accuser d’être les nouveaux délateurs quelques mois après avoir affirmé que " le fait de confier des enfants à des couples homosexuels masculins (...) ne manquera pas d’accroître encore les risques pédophiliques qui sont déjà en plein essor " ( Le Figaro du 19 octobre 1998). Il peut ainsi insulter les homosexuel(le)s sans risque - ni médiatique ni juridique -, tant que l’objet de son insulte reste abstrait.
Cette préférence du générique sur l’incarné, des catégories sur les individus, n’est pas le monopole des réactionnaires manifestes. Elle structure un ensemble de discours parascientifiques - psychanalytique, anthropologique, sociologique, juridique, etc. - qui, sous le régime douteux de l’expertise bienveillante, n’hésitent pas à juger nos vies. Irène Théry peut ainsi écrire sans sourciller que nos désirs de coparentalité relèvent d’une " régression biologisante " ( Le Monde du 25 novembre 1997), voire - elle cite Pierre Legendre - d’une " conception bouchère de la filiation " (note de la Fondation Saint-Simon, no 91, octobre 1997), tout en s’indignant de " l’ignominie " de l’ outing.
On pourrait se moquer de ces discours d’experts, s’ils ne trouvaient pas un écho dans les politiques publiques. L’épidémie de sida nous l’a appris. D’un côté, une épidémiologie très officielle nous catégorise dans les " groupes à risque ". De l’autre, des gouvernements refusent des campagnes de prévention spécifiquement adressées aux minorités par peur de la " stigmatisation " ou pour " ne pas faire la promotion de l’homosexualité ". Nous avons de trop bonnes raisons d’être à la fois rétifs à la prise en charge publique de nos vies privées, et sceptiques face à toutes ces précautions prises pour ne pas les exposer au grand jour.
C’est le fond du problème. En matière de vie privée, l’Etat n’a jamais été un allié. Nous appartenons, avec d’autres, à ces populations dont la vie privée, loin d’être " protégée ", est l’objet d’intrusions fréquentes de la part des administrations : malades du sida contraints, pour conserver l’allocation adulte handicapé, de faire état de leurs sensations physiques les plus menues (fatigues, troubles nerveux, etc.) ; homosexuel(le)s obligé(e)s de subir une enquête de moeurs menée par les DDASS pour accéder au droit pourtant reconnu à l’adoption individuelle ; allocataires du RMI soumis aux " visites domiciliaires " des contrôleurs des Caisses d’allocations familiales ; sans-papiers tenus, pour obtenir un titre de séjour, de produire les preuves - et le détail - de leur " vie privée et familiale ", etc.
Il a bien fallu résister à cette " volonté de savoir ". D’abord individuellement, avec de petites stratégies de résistance : mentir, dissimuler, tricher, pour obtenir ou conserver de simples moyens d’existence. Puis, collectivement, avec plus d’assurance, puisque la puissance publique s’autorise un savoir sur nos vies privées, nous avons été obligés de mettre nos vies privées sur la place publique. Nous appartenons, à ce titre, à un plus large mouvement de visibilité : depuis quelques années, les populations soumise à ces petits contrôles d’Etat se mobilisent sur le mode de la sortie de l’ombre. Si nous nous sommes exposés en tant que séropos, pédés ou gouines, comme d’autres s’exposent en tant que chômeurs, précaires ou sans-papiers, c’est que l’épidémie de sida ne nous en a pas laissé le choix : puisque la vie privée d’un malade se lit sur son visage, nous avons été obligés d’affronter familles, employeurs, assureurs ou administrations pour obtenir les droits adéquats à nos vie et interdire qu’on statue sans cesse sur elles, de haut - pour inverser les forces qui nous maintiennent dans un " privé " où il est commode de nous gouverner. L’ outing s’inscrit dans cette stratégie d’occupation, avec des visages et des noms, d’un espace public habitué à parler de nous sans nous.
Visiblement, le tracé de la frontière public-privé n’est pas le même pour tous, en droit comme en fait. A cet égard, l’ outing est une stratégie de pauvres. Pauvres en droits, là où d’autres sont mieux lotis : la vie privée qui préoccupe tant nos détracteurs, c’est celle des personnages publics, bien protégée par la loi. Le paradoxe de l’ outing, c’est qu’il est un moyen de défense de nos vies privées - auto-organisé, puisque l’Etat ne nous en garantit pas d’autre. Même suspendu dans son exécution, nous parions sur son efficacité.
Ce texte a été rédigé par des militants d’Act Up-Paris et publié dans Le Monde daté du samedi 26 juin 1999
Tout ce que ces articles dénoncent, c’est une violence. Tout ce que ces articles évitent, c’est le ressort de cette violence. Pour considérer que l’ outing peut nuire à celui qui en est l’objet, il faut considérer soit que l’homosexualité est infâme, soit que sa révélation est dangereuse. Ceux qui s’indignent pressentent donc, sans vouloir l’analyser, la pression sociale que subissent les gays et les lesbiennes. Ils prêtent à l’ outing une violence qui lui préexiste : celle qui oblige, par exemple, un député homosexuel à se laisser insulter par son électorat dans la rue et par ses collègues à l’Assemblée. Qui l’oblige à entendre, comme nous, les rêves de cendres des manifestants anti-PACS : " sales pédés, brûlez en enfer " ou "les pédés au bûcher". Et à entendre, mieux que nous, le petit bestiaire illustré de certains députés : les homosexuels comparés à des " animaux de compagnie " (François Vannson, RPR) ou à des " zoophiles " (Jacques Myard, RPR), voués à signer leur PACS dans les " services vétérinaires " (Dominique Dord, UDF) ou à être " stérilisés " (Pierre Lellouche, RPR). Sans pouvoir riposter.
Ce silence imposé, nous le connaissons bien ; et pour en avoir fait l’expérience à un moment ou à un autre de notre vie, nous savons bien qu’il ne s’agit pas là de l’exercice d’une liberté. A ce titre, parce que nous partageons avec ce député une épreuve de l’adversité, l’ outing est plus sympathique, au sens propre, que l’invocation effarouchée du " respect de la liberté individuelle ". Ne soyons pas hypocrites, néanmoins. Si la violence de l’ outing n’est pas dans l’ outing, il n’en possède pas moins une cruauté propre : celle de donner des noms. C’est probablement cette " forme suprême de franchise " qui a conduit nos détracteurs, raidis d’effroi, à traiter d’inquisitoriale une association qui refuse qu’on promette impunément le bûcher aux pédés, et de " fascisant " un groupe qui porte le triangle rose. Et pourtant, l’impossibilité de nommer est au coeur du problème. Aucun de nos détracteurs ne s’est en effet interrogé sur cette embarrassante dissymétrie du droit : il n’est pas possible de dire d’une personne qu’elle est homosexuelle, en revanche il est possible de dire des homosexuel(le)s qu’ils sont des animaux. Il y a quelques années, le tribunal correctionnel de Strasbourg, suivi par la cour d’appel de Colmar, a ainsi jugé irrecevable l’action en diffamation intentée par des homosexuel(le)s contre un évêque qui avait déclaré : " Je respecte les homosexuels comme des infirmes ; mais s’ils veulent transformer leur infirmité en santé, je dois dire que je ne suis pas d’accord. " Les plaignants furent non seulement déboutés, mais obligés de verser des dommages-intérêts au prélat pour procédure abusive, l’insulte en question n’ayant pas été proférée contre une " personne nommément visée ou un corps constitué " (cour d’appel de Colmar, 27 juin 1983).
Si nous assumons pleinement la violence nominale de l’ outing, c’est précisément parce que, en l’état actuel des lois, on peut tout dire des gays et des lesbiennes, sauf leurs noms : tant qu’un délit d’incitation à l’homophobie ne sera pas institué, il sera possible de nous insulter tous sans insulter personne. L’hypothèse de l’outing, vérifiée par l’indignation qu’il a suscitée, est qu’une défense effarouchée de la vie privée s’accommode fort bien d’une homophobie ordinaire, pourvu qu’elle soit générique. Les deux discours peuvent d’ailleurs être tenus par la même personne. Emmanuel Le Roy Ladurie peut ainsi, sûr de son bon droit, nous accuser d’être les nouveaux délateurs quelques mois après avoir affirmé que " le fait de confier des enfants à des couples homosexuels masculins (...) ne manquera pas d’accroître encore les risques pédophiliques qui sont déjà en plein essor " ( Le Figaro du 19 octobre 1998). Il peut ainsi insulter les homosexuel(le)s sans risque - ni médiatique ni juridique -, tant que l’objet de son insulte reste abstrait.
Cette préférence du générique sur l’incarné, des catégories sur les individus, n’est pas le monopole des réactionnaires manifestes. Elle structure un ensemble de discours parascientifiques - psychanalytique, anthropologique, sociologique, juridique, etc. - qui, sous le régime douteux de l’expertise bienveillante, n’hésitent pas à juger nos vies. Irène Théry peut ainsi écrire sans sourciller que nos désirs de coparentalité relèvent d’une " régression biologisante " ( Le Monde du 25 novembre 1997), voire - elle cite Pierre Legendre - d’une " conception bouchère de la filiation " (note de la Fondation Saint-Simon, no 91, octobre 1997), tout en s’indignant de " l’ignominie " de l’ outing.
On pourrait se moquer de ces discours d’experts, s’ils ne trouvaient pas un écho dans les politiques publiques. L’épidémie de sida nous l’a appris. D’un côté, une épidémiologie très officielle nous catégorise dans les " groupes à risque ". De l’autre, des gouvernements refusent des campagnes de prévention spécifiquement adressées aux minorités par peur de la " stigmatisation " ou pour " ne pas faire la promotion de l’homosexualité ". Nous avons de trop bonnes raisons d’être à la fois rétifs à la prise en charge publique de nos vies privées, et sceptiques face à toutes ces précautions prises pour ne pas les exposer au grand jour.
C’est le fond du problème. En matière de vie privée, l’Etat n’a jamais été un allié. Nous appartenons, avec d’autres, à ces populations dont la vie privée, loin d’être " protégée ", est l’objet d’intrusions fréquentes de la part des administrations : malades du sida contraints, pour conserver l’allocation adulte handicapé, de faire état de leurs sensations physiques les plus menues (fatigues, troubles nerveux, etc.) ; homosexuel(le)s obligé(e)s de subir une enquête de moeurs menée par les DDASS pour accéder au droit pourtant reconnu à l’adoption individuelle ; allocataires du RMI soumis aux " visites domiciliaires " des contrôleurs des Caisses d’allocations familiales ; sans-papiers tenus, pour obtenir un titre de séjour, de produire les preuves - et le détail - de leur " vie privée et familiale ", etc.
Il a bien fallu résister à cette " volonté de savoir ". D’abord individuellement, avec de petites stratégies de résistance : mentir, dissimuler, tricher, pour obtenir ou conserver de simples moyens d’existence. Puis, collectivement, avec plus d’assurance, puisque la puissance publique s’autorise un savoir sur nos vies privées, nous avons été obligés de mettre nos vies privées sur la place publique. Nous appartenons, à ce titre, à un plus large mouvement de visibilité : depuis quelques années, les populations soumise à ces petits contrôles d’Etat se mobilisent sur le mode de la sortie de l’ombre. Si nous nous sommes exposés en tant que séropos, pédés ou gouines, comme d’autres s’exposent en tant que chômeurs, précaires ou sans-papiers, c’est que l’épidémie de sida ne nous en a pas laissé le choix : puisque la vie privée d’un malade se lit sur son visage, nous avons été obligés d’affronter familles, employeurs, assureurs ou administrations pour obtenir les droits adéquats à nos vie et interdire qu’on statue sans cesse sur elles, de haut - pour inverser les forces qui nous maintiennent dans un " privé " où il est commode de nous gouverner. L’ outing s’inscrit dans cette stratégie d’occupation, avec des visages et des noms, d’un espace public habitué à parler de nous sans nous.
Visiblement, le tracé de la frontière public-privé n’est pas le même pour tous, en droit comme en fait. A cet égard, l’ outing est une stratégie de pauvres. Pauvres en droits, là où d’autres sont mieux lotis : la vie privée qui préoccupe tant nos détracteurs, c’est celle des personnages publics, bien protégée par la loi. Le paradoxe de l’ outing, c’est qu’il est un moyen de défense de nos vies privées - auto-organisé, puisque l’Etat ne nous en garantit pas d’autre. Même suspendu dans son exécution, nous parions sur son efficacité.
Ce texte a été rédigé par des militants d’Act Up-Paris et publié dans Le Monde daté du samedi 26 juin 1999
Wednesday, September 13, 2006
Like a suicide lover...
La douceur de la tristesse nous supprends parfois en pleine nuit. Les dernières frontières du réel tombent et nous voila seul face à nous même. Les mots chuchotés dans le noir. Quelque phrases jétées sur du noir. Deux mots, une chanson. Sorry Angel. Des mots qui rassurent, comme sussurés à notre oreille. "Je te dit de vivre et d'avoir un enfant." "J'ai envie que tu vives" "Tu es la plus belle". Des veines qui s'ouvrent sous ma bouche. Des mots qui s'oublient sur des lames de rasoir commes des larmes dérisoirs. Je suis désolé mon ange. Ne plus vouloir dormir. La peur dans les yeux rouges. Sorry Angel, No Glory. La violence de nos yeux face à nous dans la glace. Et puis juste de la peur. Mon corps s'agite de convulsions mais que faire, que faire de nous? De mon passé, comment faire ma vie sans moi. Devine ce que je me fais la nuit quand je pense à toi. Devine ce que je fais à mes bras. Shame. Devine ma vie, quand je suis seul dans le noir avec le chaud de ma cigarette, le froid de la seringue et le rouge de se sang qui m'habille. Devine ce qui me fait. Prends la peur, regarde la dans ses yeux et embrasse la. Je te ferais la même chose qu'a ça. Devine ce qui agite ma colère. Je ne suis que ta mort. Allez ensemble. Dans le noir de nos cris. Je suis ton passé, ton présent, no future. Je suis l'amant du suicide. Je vous baise dans les rythmes de nos joues qui nous collent l'un à l'autre. Je me suis vu une heure après ma mort. J'enlève ma peau. Je me déshabille. Je retire la peau de nos rêves. Comme la peau d'un vieux qui se retire de son crane comme la mer après la maré. La lune n'est pas là, la lampe si. Devine mes cris. Je vous abhorre. Entre nous soit dit, je vous suiciderais tous un à un, comme un drogué.
Ma Reine
Je tenais à vous présenter ma Mère, ma Reine, ma Marraine des Soeurs.
Je suis en effet depuis le 2 Aout (date à confirmer) Postulante au Couvent de Paname des Soeur de la Perpétuelle Indulgence. Et je suis encore dans l'utérus de ma Mère, ma Reine, ma Marraine (quel est le bon terme je ne peux le dire) Soeur Cyhère de la Même Opposée, Porteuse du Sceau, Gardienne du Sourire des Anges, Dite la Souris (car la Souricière). Je ne sais les mots exact pour la décrire. Son sourire est un café au réveil, un pétard quand on pleure, la pluie quand on est heureux. Je t'aime Cyhère.
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